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samedi 6 septembre 2014

L'Indre le 7 Thermidor An VIII. Chapitre 5.

La création en 2013 du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte- l'Insoumise », par la troupe Festi'Velles, dont le scénario se déroule en 1589, au sein d'une illustre famille aristocratique du village, les « de Boisé de Courcenay », a suscité un intérêt pour la connaissance et la promotion du patrimoine historique et culturel de Velles.

L'ouverture de l'« Atelier Histoire » répond à cette demande. L'objectif est d'animer quotidiennement ce blog par la publication d'articles dont la lecture permet la découverte d'un passé enfoui du village.

La consultation des archives à travers Gallica, site numérique de la B.N.F. (Bibliothèque Nationale de France) nous a permis de découvrir un document exceptionnel, dans la connaissance de l'environnement départemental de notre village.

Il s'agit d'un « Mémoire sur l'état du Département de l'Indre, adopté par le Conseil Général de ce Département, dans sa séance du 7 thermidor an VIII, et faisant la première partie du Rapport du Citoyen Grètrè, l'un de ses membres.

Nous publions ce mémoire sous forme de feuilleton.

Le chapitre 5 poursuit l'analyse de l'exploitation des mines de fer, après avoir examiné la qualité de l'acier produit, il examine ici les moyens de développer la production de la fonte, en réactivant l'utilisation du patrimoine forestier pour le combustible. On peut y lire ceci :

" La fonte est aussi susceptible d'être adoucie autant que celle d'Angleterre. La poterie en fonte qui se coule à Lucay, est plus belle que celle qui sort de Normandie.

Celle que l'on obtient à présent dans un établissement nouvellement formé par le citoyen Grètrè, au fourneau du Noyer, près d'Issoudun, l'égale déjà en qualité et la surpasse en douceur.

En donnant quelques soins à la fonte de ces établissements, on parviendra à la rendre propre à beaucoup d'objets pour lesquels on emploie aujourd'hui le fer, tels que les espagnolettes, les fiches, serrures et à rivaliser, à cet égard, l'Angleterre qui réussit dans ce genre d'industrie.

A l'égard des quantités fabriquées, il est possible de les accroitre ; mais il faut pour y parvenir :
1/ augmenter la production des bois et forêts existants
2/ accroitre leur superficie productive

On remplira le premier objet en donnant une grande attention à la conservation des bois et forêts, repiquant les places vides qui s'y trouvent  au centre et prenant tous les moyens propres à éviter les ravages des incendies, la dent meurtrière des bestiaux et surtout celle des chèvres, animaux destructeurs nés des forêts et que les gardes et gendarmerie devraient avoir le droit de tuer lorsqu'ils les trouveraient en délit. 

Quant au deuxième objet, rien n'empêche que l'on exécute, dans le Département, une mesure adoptée depuis longtemps dans plusieurs autres.

Beaucoup de communes, celles surtout qui avoisinent les grandes masses de forêts nationales, ont des surfaces qui autrefois étaient en bois et qui aujourd'hui ne sont plus que des bruyères infertiles, dans lesquelles on rencontre d'espace à autre, quelques rejetons d'arbres qui ont couvert ce sol.

Celles de ces propriétés communes qui ne sont pas encore entièrement réduites à l'état de brandes, n'offrent que quelques broussailles, qui ne s'élèvent pas à plus de deux pieds au dessus du sol ; et ne peuvent avoir d'autre emploi que celui d'offrir une nourriture insuffisante à quelques vaches maigres et à de nombreux troupeaux de chèvres.

Les communes, le Département, la République entière perdent le produit que l'on pourrait tirer de ce sol, s'il fut resté dans son état primitif.

Il est donc également intéressant pour l'Etat en général, le Département et les Communes, de remettre ces usages en bon état de production et pour cela, il suffit de leur appliquer la loi qui régit la partie forestière ; d'obliger les Communes à les faire replanter et conserver comme le sont les autres bois.

Avec ces précautions, ces Communes auraient dans vingt ans, de bons taillis qu'elles vendraient à leur profit dans les formes voulues par la loi.

Elles y trouveraient un revenu qu'elles appliqueraient au paiement de leurs charges locales ou même de portion de leurs contributions. Le Département en retirerait l'avantage de l'accroissement du combustible qui permettrait celui de la fabrication du fer, accroissement important pour la République.

Il est démontré que la France ne fabrique pas la quantité de fer qui lui est nécessaire, soit pour sa consommation intérieure, soit pour son commerce d'exportation, puisqu'en 1787, elle fut obligée de payer quinze millions d'écus, pour se procurer les fers et aciers qui lui manquaient."
 
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