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samedi 28 octobre 2017

Paul Défradat.... le Fils de l'Instituteur (6)

Un Dimanche à Velles dans les années 40.....

"Monsieur Bouquart, l'adjoint de mon père, avait fondé une équipe de football. Les initiatives sportives étaient alors encouragées par le régime. Ce n'était pas du grand football, tant s'en faut, mais nous avions quand même une bonne triplette d'attaque.

Bouquart à l'aile droite, qui avait pratiqué dans l'équipe de l'école normale. Défradat à l'aile gauche, qui avait pratiqué dans l'équipe du lycée, championne de l'académie en 1937 et surtout Léon Pétrikoski, juif d'origine lithuanienne, réfugié avec ses frères et soeurs à Velles.

Il était avant-guerre, l'avant centre en titre de l'équipe d'Orléans classée en division d'honneur. Et nous étions ainsi la meilleure équipe parmi les communes environnantes.

Le dimanche,

nous nous déplacions en vélo bien sûr, à Tendu, Bouesse, Arthon...etc.

A la fin du match, on nous offrait le vin chaud et un morceau de galette feuilletée. Puis on rentrait à Velles, on faisait une belote chez Doré ou chez Ferragu et c'est ainsi que se passait le dimanche dans cette campagne que, je le répète, j'ai tant appréciée à l'époque.

                                                                            Paul Défradat
                                                                            A suivre.... 

 

mardi 24 octobre 2017

Paul Défradat.... Le Fils de l'Instituteur....(5).

Je vivais très heureux au milieu de tous ces gens.....

"Il y avait Berthe DEBILLON, vieille fille, directrice de l'atelier de chemiserie, proche de chez nous, qui se voulait être gaulliste et épiait journellement les faits et gestes du secrétaire de mairie FOIRE, ardent propagandiste du régime.

De temps en temps, on avait la visite de Hyacinthe JARRAUD, régisseur des propriétés BALSAN, qui sortait de sa gibecière un lapin de garenne.

J'allais souvent voir aussi Jeanne HUGUET, mariée au facteur rural, de quelques années mon ainée et qui avait été "bonne" chez nous pendant plusieurs années. 

Je vivais très heureux au milieu de tous ces gens que je connaissais bien et je me suis demandé quelque fois s'il n'aurait pas été aussi bien de demander une place d'instituteur et de succéder un jour à mes parents et grands parents qui occupèrent le poste pendant près de cinquante ans je crois, sans interruption depuis le début du siècle.

Un après midi par semaine, j'allais à Châteauroux soit en vélo, soit par l'autobus, retrouver quelques anciens copains de bahut. Celui que je fréquentais le plus à l'époque était BESSAT, pion au lycée en attendant des jours meilleurs et qui me proposait de venir le rejoindre (une place étant disponible). Mais j'en avais par dessus la tête de l'internat et pis j'avais quand même l'intention de préparer sérieusement mon examen. Et ce n'était pas en qualité de pion que je trouverais le temps nécessaire pour mener à bien cette tâche.

J'y retrouvais aussi quelque fois, le gros LEBRUN qui appartenait à la classe 39 et qui attendait impatiemment d'être libéré de l'armée pour poursuivre ses études médicales et puis DELAIGUE, GARNIER, MALTERRE, ROGIER et biens d'autres dont les noms ne me reviennent pas immédiatement.

                                                                         Paul Defradat
                                                                          A suivre.....


 

dimanche 15 octobre 2017

Paul Défradat le Fils de l'Instituteur (4)

La vie continue.....

Justin Fradet et Maurice Descoux avaient remplacé le boulanger fait prisonnier. C'est dans le fournil que j'allais bavarder avec eux le plus souvent.
La boulangerie était au centre du village et c'était le coin le plus animé où l'on apprenait les petits potins qui font la vie de tous les jours.

Et tous les jours, je ramenais mon pain de quatre livres, issu de la fournée spéciale réservée aux amis. Toutes les semaines, on allait au moulin de Blézais chercher quelques sacs de farine blanche. On attelait pour cela le bourricot de Maurice Descoux. L'un de nous passait devant en vélo pour voir s'il n'y avait pas quelqu'étranger qui puisse soupçonner notre trafic.

L'autre derrière, assurait la protection du convoi. On camouflait les sacs sous des fagots de bois et on attendait la nuit pour rentrer au village situé à deux kilomètres environ. Je me suis toujours demandé pourquoi Justin prenait tant de précautions pour assurer son transport. Car en fait, personne n'était dupe. Il se méfiait cependant de certains légionnaires dont le zèle maréchaliste était un peu trop marqué.

Il y avait aussi dans le quartier, Gaston Ferragu qui cumulait les fonctions de bourrelier, épicier et bistrot. A coté du fournil se trouvaient les caves de Pierre Brunaud, le marchand de vin.

J'allais aussi fréquemment saluer le sabotier, Monsieur Alassoeur qui était en même temps sacristain et se voulait être anti-pétainiste, le cordonnier Clément Mercier qui avait encore quelques stocks de cuir pour réparer les chaussures. Son beau frère Pierre Laval retraité de l'Institut Pasteur, habitait à la sortie du village et ce n'est qu'après la libération  qu'on connût ses activités de résistant.

                                                                          Paul Défradat
                                                                          A suivre..... 




 

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