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vendredi 29 septembre 2017

Paul Défradat le fils de l'Instituteur (3)

Velles à l'heure du rationnement....

"Au début de 1941, je retrouvais mon village et ses habitants à peu près comme je les avais quittés avant la tourmente.

La grande préoccupation des Français était celle du ravitaillement. On avait institué des cartes de rationnement car le pays devait entretenir les troupes d'occupation qui ne se privaient pas de prélever tout ce dont elles avaient besoin et même plus.

Aussi toutes les denrées furent-elles réglementées. Tous les mois, on distribuait des cartes de tickets qui permettaient l'achat en quantité limitée (et qui devinrent de plus en plus limitées au fil des mois et des années) des denrées essentielles (pain, viande, sucre, café, tabac, vêtements, chaussures...etc).

Elle se répartissaient entre les E (moins de 3 ans) et les V (plus de 70 ans) en passant par les J (dont les J3 les plus favorisés) et les A (21 à 70 ans). Il y avait également des catégories Travailleurs de force, Femmes enceintes, Mineurs de fond et autres qui avaient droit à des rations supplémentaires.

Mais, à Velles, à cette époque, on ne se préoccupait pas trop de ces questions si importantes pour la grosse majorité de nos concitoyens.
La campagne était riche, on avait des stocks et de la monnaie d'échanges. On allait chercher les cartes de ravitaillement à la mairie tous les mois et la plupart du temps, on les donnait aux commerçants qui nous approvisionnaient de façon normale, au moins pour l'essentiel.

Je pris quand même quelques jours de vacances avant d'attaquer sérieusement mes révisions.......

                                                                  Paul Défradat
                                                                  A suivre

 

jeudi 28 septembre 2017

Paul Défradat le fils de l'Instituteur (2)

Retour au village après les"Chantiers de Jeunesse"....

".....Mais la première décision à prendre était quand même de savoir ce que j'allais devenir et où j'allais m'orienter. J'y avais bien sûr déjà pensé et mon idée était de préparer l'Ecole des Ingénieurs de Grenoble.

Pourquoi Grenoble? cette question avait été évoquée lors de mon voyage à Montpellier où un soir, entre camarades on avait beaucoup parlé du futur. L'un d'eux en particulier semblait beaucoup porter d'intérêt à cette école de Grenoble.

De retour au Chantier, j'avais écrit à l'IEG pour connaitre les conditions d'admission, le programme des examens et si possible, un exemplaire de quelques épreuves pour me faire une opinion de la difficulté du concours.
Il se trouvait en plus, que mon cousin TARDY avait eu l'occasion de rencontrer le doyen GOSSE, directeur de l'école, qui était interrogateur au concours d'entrée de l'Ecole de l'Air .

Celui ci me répondit une lettre très aimable, en me donnant beaucoup d'informations et en me proposant même de m'accepter en année préparatoire dès ma sortie des Camps de Jeunesse, c'est à dire au milieu de l'année scolaire, compte tenu du fait que j'avais déjà deux années de "taupe".

Je le remerciais très vivement en lui indiquant qu'à la lecture des documents qu'il m'avait transmis, je pensais que mes connaissances semblaient correspondre au niveau des programmes et que j'allais réfléchir à la proposition d'entrée en Sciences Générales.

Je sus par la suite que Monsieur GOSSE avait été limogé quelques semaines plus tard par le Gouvernement de Vichy. 
A vrai dire, l'électricité était une des matières qui ne me passionnait guère, mais enfin, il fallait se décider. Le niveau semblait à ma portée. Grenoble était en zone libre et il n'y avait pas d'épreuve de dessin à l'examen ( j'étais nul en dessin) ou plus exactement, elle pouvait être remplacée par une épreuve de géométrie descriptive assez simple. Mais je n'avais pas du tout l'intention d'intégrer une classe en milieu d'année.

Je me fis inscrire à l'Ecole Universelle, surtout dans le but de recevoir des problèmes, de faire corriger mon travail et de programmer mes révisions de façon concrète jusqu'à l'examen qui avait lieu début juillet.

Je parlais à mes parents de mes projets qui n'y firent aucune objection. A vrai dire, je crois que nous étions les uns les autres, si contents de nous retrouver ensemble pour une période assez longue que cela apporta un élément de plus dans la prise de décision.

Au début de 1941, je retrouvais mon village et ses habitants à peu près comme je les avais quittés avant la tourmente.... "

                                                                             Paul Défradat
                                                                              A suivre. 



 

mardi 26 septembre 2017

Paul Défradat le fils de l'Instituteur.....(1)

SOUVENIRS DE JEUNESSE

Paul Henri Defradat fut instituteur de Velles de 1913 à 1952. Il a marqué des générations d'élèves. Son épouse, Geneviève Bourbon, était la fille de l'instituteur du village. Elle-même enseignait à l'école de filles du village.

Cette famille d'enseignants est le parfait exemple de ces "Hussards Noirs de la République", terme popularisé par Charles Péguy dans son ouvrage "L'Argent" en 1913.

Ils eurent trois enfants, Paul, Annick, et Jeanne. Paul, après des études à Jean Giraudoux, suivra une école d'ingénieur à Grenoble. Il gardera un souvenir vivace et affectueux de sa jeunesse à Velles au point d'en écrire un ouvrage que son fils Pierre, médecin psychiatre, a bien voulu mettre à la disposition de l'Atelier Histoire de Velles.
Nous en publions de larges extraits.

"C'est donc à Velles, dans ma famille que je me retrouvais au sortir des chantiers de jeunesse et où j'allais passer quelques mois de parfaite quiétude.
J'avais quitté la maison à l'âge de 11 ans (en 1931) et avec elle, un peu de l'atmosphère familiale que je ne retrouvais que pour les sorties dites générales et pour les vacances.

Depuis dix ans, je n'avais donc plus vécu dans ma famille, la vie de tous les jours. Et c'est une chose qui m'avait beaucoup pesé, au moins lors de la première année d'internat. Depuis six mois que j'avais rejoint l'armée, il s'était passé tellement d'évènements graves auxquels je n'avais pas ou peu été associé, que j'étais déboussolé.

J'avais besoin d'être informé, de comprendre, d'essayer de me faire une opinion sur tout ce qui venait de se passer.
C'est avec joie que je regagnais la maison, les habitudes et l'environnement de mon enfance."

                                                     Texte de Paul Défradat
                                                            A suivre.....


  

jeudi 21 septembre 2017

mardi 19 septembre 2017

Conseil Départemental de l'Enseignement Primaire.....

Paul Petit, Délégué Cantonal 1899

La loi du 30 octobre 1886 crée le Conseil Départemental de l'Enseignement Primaire. Il est présidé par le Préfet. L'Inspecteur d'Académie en est le vice-Président. Siègent quatre Conseillers Généraux élus par leurs collègues, le Directeur de l'école normale d'instituteurs, la Directrice de l'école normale d'institutrices, deux instituteurs, deux institutrices titulaires, élus respectivement par les instituteurs et les institutrices titulaires publics du département et deux inspecteurs de l'enseignement primaire désignés par le ministre.

Le Conseil désigne dans chaque canton, des Délégués Cantonaux chargés de surveiller les écoles publiques et privées du canton.
En 1899, Paul Petit, fils d'Alexis Petit, saint-simonien et compagnon du Père Enfantin, est Conseiller Municipal de Velles et Conseiller Général du canton d'Ardentes. Il sera désigné par le Conseil départemental de l'enseignement primaire de l'Indre, Délégué Cantonal et assurera la présidence des délégués du canton d'Ardentes.

Le rôle de Délégué Cantonal est de s'assurer du bon fonctionnement des écoles, principalement sur les aspects de gestion administrative et matérielle et d'assurer le lien entre la mairie et les parents d'élèves. Il ne doit en aucun cas, interférer avec les responsabilités pédagogiques de l'Instituteur.

Son rôle est majeur dans l'ouverture d'une nouvelle maison d'école ou une nouvelle classe. Le courrier qu'il rédige le 7 octobre 1899 en porte témoignage. Il intervient pour accélérer l'arrivée d'un instituteur adjoint dans la commune.

Il dit ceci :

"Monsieur l'Inspecteur,
Nous venons au Conseil Municipal de Velles de voter la location d'un logement pour l'instituteur adjoint en attendant la construction de la nouvelle classe.
Nous avons retenu la seule chambre libre à Velles. Elle est située à proximité de l'école. Elle est convenable. Ses dimensions sont 6,50m x 3,50m, d'une hauteur de 2,90m plafonnée.
Je vous serais très reconnaissant de vouloir bien accepter le logement tel quel à titre provisoire et faire tout le possible pour qu'il ne soit soulevé aucune difficulté à ce sujet. Car il est urgent que l'adjoint prenne très prochainement son service, la santé de l'instituteur étant chancelante par suite du surmenage qui lui est causé par le trop grand nombre d'élèves.
Veuillez agréer, Monsieur l'Inspecteur, l'expression de mes sentiments distingués."
                                                Paul Petit

                 

samedi 16 septembre 2017

Fête du 11 novembre 1931 à Velles

Fête de l'Armistice à Velles 11 novembre 1931

Il y a quelques semaines, nous avons publié et commenté une superbe photo sur un défilé du 11 novembre à Velles. Mais nous n'en connaissions pas exactement la date. 

Grâce à des documents communiqués ces derniers jours par un habitant du village, Monsieur Jean Claude Roquet, nous savons maintenant que ce cliché a été réalisé le 11 novembre 1931.
Il fait partie d'une série de quatre tirages présentées ci-dessous et ayant fait l'objet d'un sous verre encadrée.

Ces quatre vues nous permettent de mieux comprendre le déroulement de cette cérémonie. Deux d'entre elles, sont prises à la sortie de l'église et les participants se dirigent en procession vers le cimetière avec en tête, les "enfants de choeur" et la croix portée par l'un deux. Une autre a probablement été prise  lors du retour du cimetière, notez la "réclame" pour les Nouvelles Galeries de Châteauroux. Le groupe se dirige  à notre avis vers l'ancienne mairie avant de défiler une nouvelle fois dans le village avec les musiciens en tête de cortège.

A cette époque, l'armistice du 11 novembre était une véritable fête avec organisation de festivités dans le village. La présence du "parquet" visible sur la place publique en porte témoignage. 

Merci à Monsieur Roquet pour la mise à disposition de tels objets. Si vous aussi, vous êtes en possession de vieux papiers, photos anciennes susceptibles de faire connaitre l'Histoire de notre village, n'hésitez pas à nous en faire part.






 

jeudi 14 septembre 2017

Garde-Champêtre au 19 ème siècle...

1898 En l'absence d'un Garde-Champêtre....

 Au 19 ème siècle, le garde-champêtre dans une petite commune rurale, avait de multiples fonctions et représentait l'autorité.
Il était nommé par le Préfet et prêtait serment auprès des autorités judiciaires compétentes, en général le juge de paix siégeant au chef-lieu du canton.

La lecture du procès verbal de la réunion ordinaire du conseil municipal tenue le 13 novembre 1898 permet d'identifier certaines de ses tâches. On peut y lire ceci :

"Le Conseil,
après délibération, vote pour services municipaux faits pendant le temps où il n'y a pas eu de garde-champêtre:

1/ En faveur de Sieur Fouchet Pierre, commissionnaire de la mairie, une indemnité de 0.50 franc par jour soit pour la période comprise entre le 20 juin et le 1eroctobre 1898, 118 jours à 0.50, total 59 francs.

2/ En faveur du Sieur Robin Louis, pour montage de l'horloge du 12 juin au 27 octobre 1898, quatre mois et demi d'indemnités soit, à raison de cinq francs par mois : 22.50 francs.

3/ En faveur du Sieur Fouchet Pierre, sus-désigné, une indemnité de quinze francs pour remise à domicile des cartes électorales à l'occasion de l'élection du Conseil Général du 31 juillet dernier.

Ces trois sommes qui forment un total de 96.50 francs seront prélevées sur l'article 15 du budget primitif affecté au traitement du garde-champêtre."


 

mercredi 13 septembre 2017

dimanche 10 septembre 2017

1787 Un nouveau cimetière à Velles

1787 Le Curé Minier consacre le nouveau cimetière....

Jusqu'à la fin 18 ème siècle, le cimetière de Velles se situait à proximité de l'ancienne église sur un espace aujourd'hui utilisé par la place du village.

L'analyse des archives nous apprend qu'un nouveau cimetière fut consacré en 1787......
Nous pouvons y lire ceci :
"L'an 1787, le dimanche troisième jour de juin, à l'issue de la messe, je, curé soussigné, me suis transporté processionnellement au lieu appelé le "grand cimetière" appartenant à la paroisse, distant de l'église paroissiale de cent neuf toises et formant une superficie de soixante trois toises de longueur pour trente de largeur ou environ.
 Là en vertu de la permission, à nous accordée par Monsieur Pelligneau, vicaire général de Monseigneur l'archevêque, en présence du plus grand nombre des habitants, j'ai béni et consacré avec les cérémonies prescrites dans le rituel du diocèse, le terrain destiné à servir de cimetière par le procès verbal de visite de Monsieur l'abbé Concayl, archidiacre de Châteauroux, en date de l'année 1786 et choisi par Messieurs les officiers du Siège Royal de Châteauroux, assistés du médecin, du chirurgien, du voyer, le 10 avril de la présente année.
La minute est signée Laurendeau, Syadie, Godin Huguet."
                                                          "Minier Curé de Velles "


 

jeudi 7 septembre 2017

La Bouzanne au fil de ses moulins et de ses meuniers

La Bouzanne......

Françoise Rouet, passionnée d'histoire et de généalogie depuis de très nombreuses années, a rejoint l'équipe de l'Atelier Histoire de Velles qui anime ce blog. Notre ambition est de faire partager au plus grand nombre le patrimoine historique du village. 
Françoise publie son troisième  ouvrage dont la parution est prévue en octobre : "La Bouzanne au fil de ses moulins et de ses meuniers "

Vous trouverez ci dessous le "Bon de souscription" et les modalités de commande.

 

mardi 5 septembre 2017

1888 la solidarité municipale pour les plus démunis...

Le Conseil Municipal au secours de la Veuve Collin....

Le 19 février 1888, le Conseil Municipal de Velles se réunit en séance ordinaire, en l'absence de son maire Auguste Balsan.
Les membres présents sont MM Laleuf, Petit-Aufrère, Mercier, Fauconnier, Ruther, Tessoit, Lacotes, Maugrion, Paul Petit, Annequin.

Après avoir examiné le budget de l'enseignement primaire, le Conseil se penche sur la situation sociale d'une de ses administrés, la femme Jeanne Fradet, veuve Sylvain Collin.

Elle habite au Terrier-Colin, mère de six enfants dont le plus âgé n'a pas quatorze ans. A la suite du décès de son époux, cette femme est dans une situation très misérable.

Le Conseil à l'unanimité décide de voter un secours mensuel de 3.5 francs pour permettre l'admission au secours temporaire de son plus jeune enfant, Marie Clémentine Collin, née à Velles le 29 octobre 1887.
Les fonds seront prélevés sur l'article 72 du budget primitif de 1888.

Il décide en outre que la Veuve Collin, recevra aux frais de la commune, quinze kilogrammes de pain par semaine....


 

L'école privée de filles à Velles

1859-1908 L'école privée de filles à Velles

 C'est le premier janvier 1859 que Madame la Comtesse de Montaigu décide d'ouvrir une école privée de filles ( communauté de Sainte Marie) à Velles.

Jusqu'au premier septembre 1860, elle occupe un local à Courcenay dans la propriété de la Comtesse. Celui ci est convenable mais pas facile d'accès, car éloigné de deux kilomètres du centre du village.

C'est pourquoi à partir de cette date, l'école s'installe dans un bâtiment implanté près de l'église. L'enseignement est assuré par deux religieuses de la congrégation de St Marie de Broons dans les Côtes du Nord, devenu Côtes d'Armor, Soeur Sainte Marie de l'assomption et Soeur Sainte Scholastique.

Cette école est entièrement gratuite. Elle s'adresse aux jeunes filles de 4 ans jusqu'à 15 ans. La durée annuelle de fréquentation est de 11 mois. La durée de fréquentation pour chaque élève est très variable, la plupart y reste entre 1 et 2 ans.

Dès 1881, l'école privée est remise en cause par le Préfet qui demande au Conseil Municipal de Velles de voter la création d'une école publique de filles.

Pendant plus de 20 ans, la municipalité s'y oppose au prétexte que l'école existante donne toute satisfaction et ne grève pas le budget de la commune.

Ce n'est qu'en 1902 que le Maire est mis en demeure par le Préfet, de construire une école publique. Celle ci ne verra le jour qu'en 1908 près de trente ans après la première demande.

Une situation analogue est observée dans la commune de Luant où les enseignantes appartiennent à la même congrégation.

Les archives  permettent d'identifier plusieurs jeunes filles récompensées pour leur bonne conduite et leur piété:

Dastot Ida; Picaud Honorine; Pichon Clémentine; Roche Julienne; Roche Augustine; Chauvin Joséphine; Michaux Françoise; Canard Hélène; Fauconnier Marie; Gorgeon Catherine. 


 

samedi 2 septembre 2017

Reconstructioin de l'église de Velles 1860-1870 suite 2

Reconstruction de l'église de Velles

Découvrez cette vidéo qui clôt la présentation de la reconstruction de l'église de Velles de 1860 à 1870. Même si les travaux effectifs se sont déroulés de 1866 à 1870.....



 

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