Retour au village après les"Chantiers de Jeunesse"....
".....Mais la première décision à prendre était quand même de savoir ce que j'allais devenir et où j'allais m'orienter. J'y avais bien sûr déjà pensé et mon idée était de préparer l'Ecole des Ingénieurs de Grenoble.
Pourquoi Grenoble? cette question avait été évoquée lors de mon voyage à Montpellier où un soir, entre camarades on avait beaucoup parlé du futur. L'un d'eux en particulier semblait beaucoup porter d'intérêt à cette école de Grenoble.
De retour au Chantier, j'avais écrit à l'IEG pour connaitre les conditions d'admission, le programme des examens et si possible, un exemplaire de quelques épreuves pour me faire une opinion de la difficulté du concours.
Il se trouvait en plus, que mon cousin TARDY avait eu l'occasion de rencontrer le doyen GOSSE, directeur de l'école, qui était interrogateur au concours d'entrée de l'Ecole de l'Air .
Celui ci me répondit une lettre très aimable, en me donnant beaucoup d'informations et en me proposant même de m'accepter en année préparatoire dès ma sortie des Camps de Jeunesse, c'est à dire au milieu de l'année scolaire, compte tenu du fait que j'avais déjà deux années de "taupe".
Je le remerciais très vivement en lui indiquant qu'à la lecture des documents qu'il m'avait transmis, je pensais que mes connaissances semblaient correspondre au niveau des programmes et que j'allais réfléchir à la proposition d'entrée en Sciences Générales.
Je sus par la suite que Monsieur GOSSE avait été limogé quelques semaines plus tard par le Gouvernement de Vichy.
A vrai dire, l'électricité était une des matières qui ne me passionnait guère, mais enfin, il fallait se décider. Le niveau semblait à ma portée. Grenoble était en zone libre et il n'y avait pas d'épreuve de dessin à l'examen ( j'étais nul en dessin) ou plus exactement, elle pouvait être remplacée par une épreuve de géométrie descriptive assez simple. Mais je n'avais pas du tout l'intention d'intégrer une classe en milieu d'année.
Je me fis inscrire à l'Ecole Universelle, surtout dans le but de recevoir des problèmes, de faire corriger mon travail et de programmer mes révisions de façon concrète jusqu'à l'examen qui avait lieu début juillet.
Je parlais à mes parents de mes projets qui n'y firent aucune objection. A vrai dire, je crois que nous étions les uns les autres, si contents de nous retrouver ensemble pour une période assez longue que cela apporta un élément de plus dans la prise de décision.
Au début de 1941, je retrouvais mon village et ses habitants à peu près comme je les avais quittés avant la tourmente.... "
Paul Défradat
A suivre.
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