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dimanche 24 décembre 2017

1850-1853 Les écoles mixtes en France.

A propos des écoles mixtes sous la deuxième République et au début du Second Empire.

A l'époque de la seconde République, le souci de l'instruction primaire est réel et particulièrement dans les campagnes...où la grande majorité des habitants ne sait ni lire ni écrire....

Pour structurer et administrer l'Instruction publique laïque, il est mis en place au sein de chaque département un Conseil d'Académie auquel rapportent des Délégués Cantonaux nommés pour trois ans et qui ont en charge de suivre et contrôler les écoles communales en liaison avec les municipalités. 
Nous avons pu retrouver une instruction de l'Académie de l'Indre à l'usage des Délégués Cantonaux. 
Ce document est une véritable "pépite" pour qui s'intéresse à l'évolution de l'instruction publique.
Nous aurons l'occasion d'en publier de larges extraits.

Nous abordons aujourd'hui, le chapitre qui traite des "Ecoles Mixtes"....voici en substance le texte à ce sujet.

"Le décret du 31 décembre 1853 apporte une nouvelle réforme, d'autant plus grave qu'elle touche à un intérêt moral de premier ordre, l'école des filles. 
Or l'éducation des filles, c'est la base, la source de toute éducation. Il est de la plus haute importance que cette source soit pure. La mère est la première institutrice de ses enfants, l'institutrice dont les leçons ont le plus de puissance. Nous portons tous dans tout le cours de notre vie, l'empreinte ineffable de l'éducation que nous avons reçue de notre mère.

L'article 51 de la loi du 15 mars 1850 établit que toute commune de 800 âmes de population et au dessus est tenue, si ses propres ressources lui en fournissent les moyens, d'avoir au moins une école de filles.

Cette disposition de la loi ne peut guère être considérée que comme un voeu, et ce voeu malheureusement n'est que trop rarement accompli. Les filles ne trouvent, dans la généralité de nos communes, l'éducation et l'instruction que dans les écoles de garçons qui deviennent alors écoles mixtes et l'on ne sait que trop les funestes résultats que peuvent présenter ces écoles.

Or les femmes sont éminemment propres, non seulement à l'instruction mais encore à l'éducation des enfants.
Une école qui réunit des garçons et des filles sera mieux placée entre les mains d'une femme qu'entre celles d'un homme. 
Si les garçons n'y perdent rien quant à l'instruction, les filles y gagnent beaucoup puisque l'institutrice les forme mieux à la pratique des vertus spéciales de leur sexe et qu'elle leur donne, en ce qui concerne les travaux d'aiguille, si négligés et cependant si utiles dans les campagnes, des leçons que l'instituteur n'est pas en état de leur offrir.

Toutefois, une école très nombreuse ne peut être confiée à une femme qui pourrait être impuissante à maintenir une exacte discipline parmi des enfants dont la première éducation a été souvent négligée.
                    (Rapport du ministre sur le projet de décret du 31 décembre 1820)

D'après ces considérations :
Des institutrices peuvent être chargées de la direction des écoles publiques, communes aux enfants des deux sexes qui d'après la moyenne des trois dernières années, ne reçoivent pas annuellement plus de quarante élèves.

Ces institutrices jouiront, sous le rapport du traitement et du logement, des mêmes avantages que les instituteurs suppléants.
                                 (décret du 31décembre 1850, article 9)

Une institutrice ne devra être cependant substituée à un instituteur dans une école mixte, que là où il sera reconnu que l'établissement d'une école spéciale de filles est impossible.
Ce n'est pas pour prolonger une situation à laquelle, il est au contraire, très désirable de mettre un terme, que les écoles mixtes devront être confiées à des institutrices, c'est pour obvier aux inconvénients qu'elles présentent lorsqu'il est indispensable de les conserver.

Les institutrices seront choisies conformément au voeu des administrations municipales, soit parmi les laïques, soit parmi les membres des associations religieuses régulièrement autorisées
                                     (circulaire ministérielle du 3 février 1854)

Pour que cette nouvelle mesure n'ait que d'utiles effets, il faut que l'administration puisse tenir compte de la diversité des lieux et des habitudes, ménager les intérêts des instituteurs en exercice, respecter les traditions locales, quelque fois même les préjugés.
                                      (Rapport sur le projet de décret du 31 décembre)


Or, personne n'est mieux placée que messieurs les Délégués Cantonaux, pour éclairer l'administration sur tous les détails de cette question, c'est donc encore à la délégation que l'administration devra avoir recours dans cette circonstance.

        

 

vendredi 22 décembre 2017

Vacances scolaires 1852

Les travaux de recherche menés actuellement par l'Atelier Histoire de Velles sur la thématique de l'école nous permettent de mieux comprendre l'évolution de l'instruction primaire au 19 ème siècle.

Les documents présentés aujourd'hui traitent des vacances scolaires de 1852. Louis Napoléon Bonaparte n'est pas encore l'empereur Napoléon III mais il a mis fin à la deuxième République par son coup d'état du 2 décembre 1851 et se fait appeler le "Prince Président". 

 Ouverture des vacances pour l'école Publique de Velles.

"Aujourd'hui le trente et un août mille huit cent cinquante deux, nous membres du comité local de surveillance de l'école publique de Velles, de concert avec l'Instituteur;
Vu la lettre de Monsieur le Recteur de l'Académie du 5 juillet dernier par laquelle il fait connaitre qu'il a fixé à un mois, la durée maximum de vacances pour toutes les écoles publiques de l'académie de l'Indre;
Vu notre décision du 18 du même mois par laquelle nous avons déterminé qu'il y aurait cette année pour l'école de Velles un mois de vacances continues à commencer le 1er septembre; 
Avons en conséquence, clos et fermé cette école qui sera ouverte le premier octobre prochain conformément à la décision précitée."

Fait à Velles le 31 août 1852.

          L'Instituteur              Le Curé                Le Maire

             Picaud                        Vidal                     Lavoine


Procès verbal ou Attestation de la rentrée des élèves à l'école publique de Velles ou fermeture des vacances.

"Nous, membres du comité local de surveillance de l'école publique de Velles, attestons que la rentrée des élèves a eu lieu aujourd'hui 1er octobre conformément à notre décision du 18 juillet dernier."

Fait à Velles le 1er octobre 1852.

                  Le Curé                      Le Maire

                    Vidal                           Lavoine


 A cette époque, à coté de la relation hiérarchique entre les Inspecteurs d'académie et les Instituteurs, il existe un Conseil de l'Instruction auprès du Préfet, des délégations cantonales et des comités locaux de surveillance.
Les premiers traitent du contenu de l'enseignement et des méthodes pédagogiques, les seconds sont chargés de s'assurer des conditions matérielles dans lesquelles, l'instruction primaire est dispensée.



 
  

jeudi 21 décembre 2017

Meilleurs Voeux 2018




Toute l'équipe de l'Atelier Histoire de Velles adresse ses voeux les plus chers à tous les lecteurs de ce blog.

Excellentes fêtes de fin d'année et bonne lecture pour 
2018



 

2018 Bulletin de Soutien à l'Atelier Histoire de Velles.

L'Atelier Histoire de Velles, petit village du Bas-Berry, situé en "queue de Brenne, affiche une double ambition :

1/ Faire connaitre, découvrir et sauvegarder l'Histoire du village pour créer un lien social intergénérationnel.

2/ Resituer la vie locale de nos ancêtres dans les évolutions politiques, sociétales et économiques de la France des siècles passés. 

Lecteurs de ce blog, les travaux de l'Atelier vous intéressent..... apportez nous votre soutien...

D'avance Merci.



 

Assemblée Générale de l'Atelier Histoire de Velles



Adhérents ou Futurs Adhérents de l'Atelier Histoire de Velles, nous vous attendons pour notre première Assemblée Générale.


 

mercredi 6 décembre 2017

L'Instruction Publique dans l'Indre en 1842.

Intervention du Préfet de l'Indre devant le Conseil Général de l'Indre en 1842.

L'atelier prépare actuellement une grande exposition sur l'école de Velles. Dans le cadre de ces travaux, de nombreux documents ayant trait à l'école de Velles mais plus généralement à l'instruction publique sont mis au jour. Ils proviennent le plus souvent des archives départementales de l'indre, d'autres sont accessibles via Gallica, le portail numérique de la BNF.

C'est le cas de ce texte, rapport présenté par le Préfet de l'Indre, lors de la session du Conseil Général de 1842 à propos de l'Instruction Publique.




 

dimanche 3 décembre 2017

Contesse de Montaigu de Boisé 1853

Vente par la Comtesse de Montaigu de Boisé d'un terrain pour la construction d'une maison d'école, d'une salle de mairie et d'un logement de l'instituteur....

Très belle lettre, portant la signature de la Comtesse, le dix huit septembre mille huit cent cinquante trois. (source Archives départementales de l'Indre).






 

vendredi 1 décembre 2017

Les Instituteurs de Velles

Découvrez les Instituteurs de Velles......
L'Atelier prépare une grande exposition sur l'Ecole en 2018..... à suivre.




N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires....
atelierhistoirevelles@gmail.com
 

dimanche 26 novembre 2017

Paul Défradat...Le Fils de l'Instituteur....11

L'Insouciance de la Jeunesse.....

" Quelques jours ou quelques semaines après, je partais donc pour Grenoble. Entre temps, j'avais appris qu'un ancien camarade de lycée (avec lequel je n'étais pas très lié d'ailleurs) poursuivait ses études à l'Institut Electrotechnique.

Je me mis en rapport avec Pénichot (puisqu'il s'agit de lui) qui me répondit sur le champ et très aimablement. Je pourrais coucher chez sa logeuse pendant ma semaine d'examen. Il me demanda de lui communiquer l'heure d'arrivée du train. Il m'attendait à la gare.

Il me fournissait en outre, les réponses à diverses questions que je lui avais posées. Tant et si bien que par la suite, Pénichot devint l'un de mes très bons amis. J'arrivais à cet examen, assez décontracté et pour tout dire, avec une certaine sécurité dans mes moyens. Et comme souvent dans ces cas là, j'eus de la chance.

Je tombais sur des questions que je connaissais bien et à la sortie, je me retrouvais avec un rang de classement très honorable. Et c'est là que faute d'informations, je commis une des plus belles "boulettes" de ma vie, dont je ne m'aperçus qu'à la rentrée d'octobre. C'était trop tard.

Ce rang de classement aurait pu me permettre d'opter pour l'Ecole Hydraulique et je suis persuadé que j'aurais fait un bon ingénieur hydraulicien alors que l'électricité ne m'avait jamais passionné. J'ignorais tout simplement qu'il existait à Grenoble une école hydraulique et que les matières qu'elle enseignait étaient beaucoup mieux adaptées à mes connaissances. J'étais passé à coté de la plaque.

Quoiqu'il en soit, j'étais très content du résultat et c'est la mine souriante que je rentrais à Velles en emportant un paquet de biscuits Brun à ma Titite Bouquard. J'avais devant moi, trois mois de vacances. Je n'avais pas à me poser de questions sur la manière de les utiliser.

La commune de Velles faisait procéder à une révision de cadastre et la tâche était confiée à un géomètre, réfugié du nord de la France. Il avait provisoirement besoin de quelqu'un pour faire le relevé des propriétés bâties de la commune. C'était pour moi un petit job qui me convenait très bien. D'autant plus que le métier était sans astreinte d'horaire.

Je faisais le relevé topographique sur place le matin et je mettais au propre l'après midi. Au moment de la moisson, nous allions aussi aider, souvent avec mon père, à la ferme des Minerais en particulier, chez les Chambord. Je donnais un coup de main au jardin.

Le dimanche, j'allais me promener en vélo ou le plus souvent me baigner à Belle- Ile (Chateauroux-plage) où je retrouvais de nombreuses connaissances. Bref j'ai vécu une vie simple comme je l'aime, sans problème et en un mot heureux. Si bien qu'au début octobre, quand je dus partir pour Grenoble, c'est avec un pincement de coeur que j'abandonnai mon village. Car j'avais le pressentiment que cet abandon allait être presque définitif. 
Ce qui fut vrai hélas, car je n'y reviens désormais qu'épisodiquement pour de courtes périodes".

                                               FIN


                                                                  Paul Défradat 




 

mercredi 15 novembre 2017

Paul Défradat.... Le Fils de l'Instituteur...(10)

Choisir son Chemin.....

"Dans le courant du printemps, je reçus une lettre de l'autorité militaire, m'informant que les élèves ayant préparé les grandes écoles et suivi les cours de PMS, pouvaient contracter un engagement dans l'armée en vue de suivre une école de cadres pour devenir officier.

On était engagé avec le grade de sergent. Pour plus de renseignements, on pouvait s'adresser au service de l'armée à la caserne Bertrand à Châteauroux. Ce que je fis. Je fus reçu par un capitaine qui me questionna assez longuement et m'indiqua que le but de ce recrutement était d'instruire rapidement des jeunes gens qui seraient nommés aspirants au bout de quelques mois et autant que faire se peut, dirigés sur l'Afrique du Nord.

Je rentrai à la maison et je parlai de cette proposition à mes parents. Dans les circonstances que nous vivions, rien ne devait être négligé. Dans quelques semaines, j'allais passer mon examen à Grenoble et il aurait été ridicule d'abandonner si près du but.

Mais en cas d'échec ( ce qui n'était pas exclu), la solution pouvait être envisagée. Mon père me conseilla de retourner voir le capitaine et de lui exposer franchement la situation.
Il se montra parfaitement compréhensif et me proposa de m'inscrire comme candidat possible, sous réserve de confirmation dans un délai déterminé.

De toute manière, je promis de lui donner une réponse dès que je serais moi-même fixé. Quand je revins la lui donner, il n'était plus là et comme je n'avais plus de raison de donner suite, je laissai tomber. 

                                                                        Paul Défradat
                                                                        A suivre....




 

vendredi 10 novembre 2017

11 Novembre.....

L'Atelier Histoire de Velles honore ses Poilus......

Découvrez ces magnifiques clichés issues de la collection d'André Lallemand, membre de l'Atelier et spécialiste de la Guerre 14-18. 







Paul Défradat.... Le Fils de l'Instituteur....(9)

La Résistance s'organise....

"Et puis, il y eut certains évènements dont l'importance relative doit être soulignée. C'est ainsi que le 11 novembre 1940, des étudiants nationalistes gaullistes et communistes défilèrent ensemble sur les Champs Elysées, pendant deux heures avant que les forces allemandes ouvrent le feu.

En mai 1941, une grève des mineurs, déclenchée dans le Pas de Calais, fut sévèrement réprimée par l'occupant. Ce fut à ce moment aussi que sortirent les premiers numéros de la presse clandestine, Combat, Franc-Tireur,de J.P. Lévy, Témoignage Chrétien, créé par les militants catholiques de Lyon.

Il ne faut pas confondre ces premiers Réfractaires avec les Dissidents qui avaient refusé l'armistice et se trouvaient hors de France. Car il existe bien une Spécificité Originelle de la Résistance intérieure qui se développe de façon tout à fait autonome.

Les Français libres, comme ils se faisaient appeler, se rangeaient pour partie, mais pour partie seulement, sous l'autorité de De Gaulle auquel certains reprochaient son autoritarisme et ne collaborèrent pas ou peu avec lui.

Contrairement à Pétain, De Gaulle attribuait la défaite à des erreurs d'ordre militaire et personnellement, pour ce que j'ai pu en juger à l'époque et encore maintenant, j'étais d'accord avec lui sur ce point. Il s'était fixé un but : Remettre dans la guerre, non seulement les Français mais la France .

Que les méthodes utilisées puissent être contestées, que la fameuse Légitimité dont il s'empara en fit sourire beaucoup, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Il représentait néanmoins une parcelle de la France dans la continuation de la lutte et qui ne se limitait pas à une légion étrangère dans l'armée anglaise.
Mais il lui fallut longtemps avant d'être pris au sérieux".

                                                                        Paul Défradat
                                                                        A suivre..... 


N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et suggestions......atelierhistoirevelles@gmail.com 

jeudi 9 novembre 2017

6ème Causerie de l'Atelier Histoire de Velles

L'Atelier Histoire de Velles a le plaisir de vous annoncer sa sixième "Causerie".....

 Vous êtes lecteur de ce blog..... vous vous intéressez  à l'Histoire de notre village, n'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et suggestions : atelierhistoirevelles@gmail.com

 

samedi 4 novembre 2017

Paul Défradat.... Le Fils de l'Instituteur...(8)

Le début d'une période trouble.....

"En Libye, l'Africa Corps de Rommel attaquait en direction de Suez et les puits de pétrole. En avril, la Wehrmacht pénétrait dans Belgrade et quelques jours plus tard, le Grecs capitulaient.

Et cependant Hitler n'avait pu encore mettre les pieds sur le sol d'Angleterre. Les quelques succès enregistrés contre la machine de guerre allemande laissaient planer malgré tout, quelque espoir. C'est ainsi que le 27 mai 1941, la flotte britannique coule le cuirassé Bismark au large de Brest.

Le 31 mai, la RAF effectue son premier raid massif sur le territoire du Reich. La première division française libre, DFL, est engagée en Erythrée aux cotés des Anglais. Et le 22 juin au matin, coup de tonnerre ! la radio annonce que la Wehrmacht envahit l'Union Soviétique.

Hitler voulait jouer à Napoléon. Il allait y réussir et comme l'Empereur, il allait trouver sa Bérésina devant Stalingrad. Mais n'anticipons pas sur les évènements et essayons de voir comment réagissait la nation française à cette période du conflit.

D'une manière générale, la grosse majorité de nos concitoyens était plus soucieuse de pallier les insuffisances du ravitaillement, de penser à ses prisonniers dont près de 2.000.000 croupissaient dans les Oflags et les Stalags, que de savoir si un jour on pourrait reprendre la lutte sous une forme ou sur une autre.

Il y eut cependant chez certains, un phénomène de rejet qui les amena à tenter de faire "quelque chose". Mais comment? ces réfractaires n'avaient pas tous le même objectif. Pour la plupart, c'était l'ennemi héréditaire, pour certains autres, c'était en plus, la lutte contre le régime politique de Vichy.

Enfin une autre partie considérait qu'il était peut être nécessaire de faire encore confiance au Maréchal et ce fut le cas de 100.000 hommes de l'armée de l'armistice qui pensaient comme bien d'autres que Pétain jouait double jeu et qu'il fallait tenir compte des excellentes réformes intérieures accomplies, comme l'affirmait H. Frenay dans son journal du 25 aout 1941.

Ce fut le cas aussi de notre actuel Président Mitterand dont la passé de résistant ne peut être mis en doute, mais qui collabora quand même pendant un certain temps avec Vichy, au point de se faire décorer de la francisque.

                                                                           Paul Défradat
                                                                           A  suivre.....



 

mercredi 1 novembre 2017

Paul Défradat.... le Fils de l'Instituteur (7)

A l'écoute de la radio de Londres....

"...Les autres jours, je travaillais dans ma chambre et j'avais souvent la visite d'une gentille petite fille, la "Titite Bouquard" qui venait dire bonjour au "P'tit Sieu" par opposition au "Grand Sieu" qui était mon père (lisez Grand Monsieur).
 Elle parlait quelques minutes avec moi, elle devait avoir deux ou trois ans. Je lui donnais un bonbon ou un biscuit et elle repartait. 

Les corrigés que je recevais de l'Ecole Universelle étaient assez satisfaisants.Il est vrai que c'était la troisième fois que je reprenais mes cours de math, physique et chimie et je n'avais dons pas trop de mal à résoudre des exercices et problèmes qui n'étaient pas d'une grande difficulté.

Au mois de mai, si mes souvenirs sont exacts, les instituteurs furent conviés à organiser une fête scolaire, sous la pression des autorités académiques de l'époque. Mon père m'engagea comme pianiste pour faire répéter quelques morceaux du répertoire berrichon aux élèves.

Il y adjoignit quelques textes de Maurice Barrès. Les filles de leur coté, avaient organisé leur répertoire et on clôtura par un 
chant patriotique alsacien :

                             " Dis moi quel est ton pays
                                Est-ce la France ou l'Allemagne"

                              "C'est la vieille et loyale Alsace
                                Que l'étranger nous a pris"

Et on ne chanta pas "Maréchal nous voilà..."

Le soir, on écoutait bien sûr la radio de Londres :

           "Les Français parlent aux Français"
et dans le brouillement qu'on pouvait entendre, la vois chaude et puissante de Maurice Schumann commentait les nouvelles du jour.

La situation était loin d'être brillante pour les Britanniques. Quotidiennement, Londres et les principales villes anglaises subissaient de terribles bombardements de la part de la Luftwafe. Sur mer, les sous-marins coulaient plus de navires de commerce que de chantiers navals pouvaient en construire.

                                                                        Paul Defradat
                                                                        A suivre......
 

samedi 28 octobre 2017

Paul Défradat.... le Fils de l'Instituteur (6)

Un Dimanche à Velles dans les années 40.....

"Monsieur Bouquart, l'adjoint de mon père, avait fondé une équipe de football. Les initiatives sportives étaient alors encouragées par le régime. Ce n'était pas du grand football, tant s'en faut, mais nous avions quand même une bonne triplette d'attaque.

Bouquart à l'aile droite, qui avait pratiqué dans l'équipe de l'école normale. Défradat à l'aile gauche, qui avait pratiqué dans l'équipe du lycée, championne de l'académie en 1937 et surtout Léon Pétrikoski, juif d'origine lithuanienne, réfugié avec ses frères et soeurs à Velles.

Il était avant-guerre, l'avant centre en titre de l'équipe d'Orléans classée en division d'honneur. Et nous étions ainsi la meilleure équipe parmi les communes environnantes.

Le dimanche,

nous nous déplacions en vélo bien sûr, à Tendu, Bouesse, Arthon...etc.

A la fin du match, on nous offrait le vin chaud et un morceau de galette feuilletée. Puis on rentrait à Velles, on faisait une belote chez Doré ou chez Ferragu et c'est ainsi que se passait le dimanche dans cette campagne que, je le répète, j'ai tant appréciée à l'époque.

                                                                            Paul Défradat
                                                                            A suivre.... 

 

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