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dimanche 26 novembre 2017

Paul Défradat...Le Fils de l'Instituteur....11

L'Insouciance de la Jeunesse.....

" Quelques jours ou quelques semaines après, je partais donc pour Grenoble. Entre temps, j'avais appris qu'un ancien camarade de lycée (avec lequel je n'étais pas très lié d'ailleurs) poursuivait ses études à l'Institut Electrotechnique.

Je me mis en rapport avec Pénichot (puisqu'il s'agit de lui) qui me répondit sur le champ et très aimablement. Je pourrais coucher chez sa logeuse pendant ma semaine d'examen. Il me demanda de lui communiquer l'heure d'arrivée du train. Il m'attendait à la gare.

Il me fournissait en outre, les réponses à diverses questions que je lui avais posées. Tant et si bien que par la suite, Pénichot devint l'un de mes très bons amis. J'arrivais à cet examen, assez décontracté et pour tout dire, avec une certaine sécurité dans mes moyens. Et comme souvent dans ces cas là, j'eus de la chance.

Je tombais sur des questions que je connaissais bien et à la sortie, je me retrouvais avec un rang de classement très honorable. Et c'est là que faute d'informations, je commis une des plus belles "boulettes" de ma vie, dont je ne m'aperçus qu'à la rentrée d'octobre. C'était trop tard.

Ce rang de classement aurait pu me permettre d'opter pour l'Ecole Hydraulique et je suis persuadé que j'aurais fait un bon ingénieur hydraulicien alors que l'électricité ne m'avait jamais passionné. J'ignorais tout simplement qu'il existait à Grenoble une école hydraulique et que les matières qu'elle enseignait étaient beaucoup mieux adaptées à mes connaissances. J'étais passé à coté de la plaque.

Quoiqu'il en soit, j'étais très content du résultat et c'est la mine souriante que je rentrais à Velles en emportant un paquet de biscuits Brun à ma Titite Bouquard. J'avais devant moi, trois mois de vacances. Je n'avais pas à me poser de questions sur la manière de les utiliser.

La commune de Velles faisait procéder à une révision de cadastre et la tâche était confiée à un géomètre, réfugié du nord de la France. Il avait provisoirement besoin de quelqu'un pour faire le relevé des propriétés bâties de la commune. C'était pour moi un petit job qui me convenait très bien. D'autant plus que le métier était sans astreinte d'horaire.

Je faisais le relevé topographique sur place le matin et je mettais au propre l'après midi. Au moment de la moisson, nous allions aussi aider, souvent avec mon père, à la ferme des Minerais en particulier, chez les Chambord. Je donnais un coup de main au jardin.

Le dimanche, j'allais me promener en vélo ou le plus souvent me baigner à Belle- Ile (Chateauroux-plage) où je retrouvais de nombreuses connaissances. Bref j'ai vécu une vie simple comme je l'aime, sans problème et en un mot heureux. Si bien qu'au début octobre, quand je dus partir pour Grenoble, c'est avec un pincement de coeur que j'abandonnai mon village. Car j'avais le pressentiment que cet abandon allait être presque définitif. 
Ce qui fut vrai hélas, car je n'y reviens désormais qu'épisodiquement pour de courtes périodes".

                                               FIN


                                                                  Paul Défradat 




 

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