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mardi 4 novembre 2014

1854. L'art du jardinage pour "une vie à bon marché" (2)

La création en 2013 du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte- l'Insoumise », par la troupe Festi'Velles, dont le scénario se déroule en 1589, au sein d'une illustre famille aristocratique du village, les « de Boisé de Courcenay », a suscité un intérêt pour la connaissance et la promotion du patrimoine historique et culturel de Velles.

L'ouverture de l'« Atelier Histoire » répond à cette demande. L'objectif est d'animer quotidiennement ce blog par la publication d'articles dont la lecture permet la découverte d'un passé enfoui du village.

La consultation à travers Gallica, du compte rendu des travaux de la « Société du Département de l'Indre à Paris » pour l'exercice 1853-1854, nous permet de prendre connaissance de plusieurs communications. Particulièrement celle de Monsieur Victor Chatel, qui présente une lettre adressée aux instituteurs. On peut y lire ceci :


"Placé comme vous l'êtes, à la tête de l'instruction dans votre commune, personne mieux que vous, Monsieur, ne peut me seconder dans cette propagande de moralisation et de bien-être pour tous. Je viens donc faire appel à votre intelligent concours.

Comme je le disais plus haut, tout le monde dans les campagnes possède un jardin. Mais combien peu de ces propriétaires, petits ou grands savent y donner ou y faire donner les soins qu'il réclame ?

Laissant de coté le jardin de ceux qui ont les moyens pécuniaires d'avoir un jardinier pour le cultiver et pour tailler leurs arbres, entrons ensemble dans celui de l'ouvrier.

Celui-ci, une fois ses légumes semés ou plantés n'y va guère que pour chercher tout ou partie de ceux dont il a besoin chaque jour. Peu sensible aux charmes de l'horticulture, il n'a ni le goût, ni les connaissances de cet art utile.

Nous voyons dans son jardin, quelques choux, quelques pois, quelques poireaux, presque toujours mal cultivés. Ou ces légumes sont en partie étouffés par les mauvaises herbes, ou ils ont été semés ou plantés trop près à près, trop tôt ou trop tard, très souvent sans engrais suffisant, ou bien ils n'ont reçu aucun arrosement, ou enfin, le sol fatigué n'a été qu'effleuré par la bêche.

Aussi ces produits sont-ils peu abondants, mal développés et de qualité très inférieure. L'aspect général de ce jardin est d'ailleurs en rapport avec celui des légumes qu'il renferme : les mauvaises herbes y sont nombreuses, les allées quand, ce qui est rare, il en existe, car on n'y trouve généralement que d'étroits sentiers.

La confusion, le désordre, l'absence de soins, de goût, d'intelligence apparaissent à chaque pas.

Eh bien, ce sont surtout ces cultures inintelligentes et improductives qu'il faut tâcher de faire participer au progrès général dans l'intérêt du bien être et de la moralisation des populations qui s'y livrent.

                                                                                                            ( à suivre )

 
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