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jeudi 22 mai 2014

Le Mouton. Le Berrichon de l'Indre

La création en 2013 du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte- l'Insoumise », par la troupe Festi'Velles, dont le scénario se déroule en 1589, au sein d'une illustre famille aristocratique du village, les « de Boisé de Courcenay », a suscité un intérêt pour la connaissance et la promotion du patrimoine historique et culturel de Velles.

L'ouverture de l'« Atelier Histoire » répond à cette demande. L'objectif est d'animer quotidiennement ce blog par la publication d'articles dont la lecture permet la découverte d'un passé enfoui du village.

Dans une région pauvre et déshéritée, comme l'était jusqu'à la fin du dix neuvième, Velles, l'élevage du mouton représentait une ressource essentielle dans les campagnes.

La Revue des Agriculteurs de France a consacré en décembre 1935 un numéro spécial sur "Le Mouton" dans ce superbe document dont nous avons la possession, nous pouvons y lire ceci à propos du Berrichon de l'Indre :

Origine de la race

On ignore l'origine exacte des moutons berrichons. Mais ce que l'on sait, c'est que depuis fort longtemps, le mouton constitue l'une des principales sources de revenus du Berry.

D'après des auteurs anciens, déjà à l'époque des Gaulois, les marchands accouraient de très loin pour acheter les laines du Berry.

Il semble que le berrichon d'autrefois devait être tout différent de celui d'aujourd'hui. Catherine de Médicis écrivait à la Duchesse de Guise après une chute de cheval, qu'elle était marquée au nez comme les moutons du Berry.

Dans son traité de zootechnie, Sanson signale également que dans sa jeunesse on disait couramment en Saintonge : "marqué sur le nez comme un mouton du Berry". Les moutons de cette époque n'étaient donc pas entièrement blancs.

Des gravures du XVI ième siècle représentent les moutons du Berry portant une laine longue et lisse, avec un léger toupet sur le front ; les béliers sont cornus.

D'après une description attribuée à l'abbé Cartier vers 1770, le mouton berrichon est défini comme un animal de grande taille et de faible poids, à la tête sans cornes, lainée sur le sommet et jusqu'aux yeux, à museau et pieds bruns, et à la toison fine, tassée et frisée, ressemblant à la laine du Roussillon.

Ces  caractères ne seraient- ils pas déjà l'indice d'un croisement probable avec les mérinos introduits par M de Perce à Chambord en 1752 et par le marquis de Barbançois dans l'Indre, sur sa terre de Villegongis en 1768 ?

En 1776, Turgot, intéressé par l'heureux résultat obtenu par M de Barbançois, fit venir d'Espagne un important troupeau de mérinos dont une partie vint grossir celui de Villegongis. Il n'est pas douteux que son influence ait été grande sur la population ovine du Bas Berry et certainement le mouton berrichon de cette époque devait présenter l'aspect du métis mérinos-berrichon.

Nous pouvons penser qu'il conservera ce caractère jusque vers le milieu du siècle dernier. L'effondrement du cours des laines survenu vers 1825, devait amener les éleveurs à abandonner la production de la laine pour s'orienter vers celle de la viande. On procède alors au croisement de la race berrichonne avec les races anglaises de boucherie, Southdown et Dishley.

Mais ces croisements effectués d'une façon inconsidérée ne tardèrent pas malgré l'amélioration de la production fourragère, à provoquer de nombreux mécomptes.

Heureusement, tous les éleveurs n'avaient pas suivi ces errements et il fut possible de trouver dans les éléments épargnés par le croisement des reproducteurs d'un type répondant mieux aux conditions d'exploitation de la région.

En 1895, un flock-book fut créé par la Société d'Agriculture de l'Indre. Deux variétés seulement étaient retenues : celle de Champagne et celle de Crevant. Elles ont figuré longtemps côte à côte dans les concours spéciaux, mais présentement celle de Crevant, qui s'apparentait au type Limousin n'a plus qu'un nombre infime de représentants. En fait, on peut dire que dans la race berrichonne de l'Indre, il n'existe plus qu'une seule variété, celle de Champagne.

Standard

Si, au point de vue de la précocité, le mouton berrichon laisse quelque peu à désirer. Il est par contre d'une rusticité et d'une sobriété tout à fait remarquables. Bon marcheur, il sait pendant l'été trouver sur les guérets et les chaumes l'alimentation qui lui est nécessaire.

La fécondité de la brebis est très grande ; les portées doubles atteignent souvent un quart de l'effectif. Mais la mère est suffisamment bonne laitière pour alimenter très bien ses deux agneaux ; il suffit de l'avantager un peu comme nourriture.

Le mouton berrichon est également remarquable par la qualité de sa viande. Quelque soit l'age de l'animal, elle ne sent "ni le suif ni la laine". Ce rendement en viande nette est d'environ 50%, ce qui est fort satisfaisant car si d'autres races peuvent rendre 52 et même 55%. Il ne faut pas oublier que dans ce pourcentage figure une proportion  relativement importante de graisse de couverture.

Le mouton berrichon est aussi un producteur de bonne laine, moins fine assurément que celle du mérinos mais néanmoins très estimée pour son élasticité et sa résistance. La toison est dépourvue de jarre, son poids est en moyenne de 3 kg pour le bélier et 2 kg pour la brebis.

Malgré toutes ses précieuses qualités, le mouton berrichon est susceptible encore de perfectionnement et un élevage bien compris doit s'appliquer à rendre sa conformation meilleure et à accroitre sa précocité. Ces améliorations doivent être recherchées dans l'application d'une sélection rigoureuse des reproducteurs et dans une alimentation plus soignée.

                                                                                                                    M. RANGER

                                                                           Directeur des Services Agricoles de l'Indre






Réclames de l'époque




D'un siècle à l'autre........



La Troupe « Festi'Velles » réinvestira le théâtre de verdure des prairies de Velles, les 4-5-6-7 juillet prochains, pour présenter la nouvelle édition du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte-l'Insoumise », dans le cadre du « Festi'Lumière de Velles 2014 »,
(Tarifs-Billetterie-Réservations, voir la rubrique liens de ce blog).



 

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