La création en 2013 du
spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La
Motte- l'Insoumise », par la troupe Festi'Velles,
dont le scénario se déroule en 1589, au sein d'une illustre famille
aristocratique du village, les « de Boisé de Courcenay »,
a suscité un intérêt pour la connaissance et la promotion du
patrimoine historique et culturel de Velles.
L'ouverture de l'« Atelier
Histoire » répond à cette demande. L'objectif est d'animer
quotidiennement ce blog par la publication d'articles dont la lecture
permet la découverte d'un passé enfoui du village.
En cette période de commémoration de la Guerre 14-18, il nous a paru intéressant de publier le discours prononcé le 11 novembre 1938, par le président des anciens combattants de Velles. Outre la référence à cette tragédie, pour laquelle, le village perdit cinquante de ses enfants, on sent poindre les inquiétudes, prémonitoires à la seconde guerre mondiale.
Ce texte est émouvant et témoigne de l'état d'esprit de l'époque :
"Mesdames, Messieurs,
Il y a aujourd'hui, 19 ans que toutes les cloches annonçaient sous le ciel brumeux de novembre, que dans l'occident sanglant et épuisé, la voix du canon venait enfin de se taire.
19 ans déjà ! Que de changements dans ce court espace de temps, que de tristesses et osons le dire que de déboires.
C'est avec stupeur à certaines minutes, nous anciens combattants que nous nous tournons vers ce 11 novembre chargé d'espérances.
Aujourd'hui, un vent de folie souffle à nouveau sur l'Europe. Des forêts de baïonnettes se hérissent partout, l'activité de l'industrie de la guerre est poussée à fond.
Préparerait-on un autre drame, plus épouvantable encore. L'avenir nous le dira, n'y pensons pas.
Mais pourquoi n'a - t - on pas cherché à faire la grande réconciliation après la guerre ?
Excusez moi Messieurs, de faire parler mes sentiments. J'ai fait la guerre, j'ai connu des jours atroces que je ne pourrai jamais oublier.
La cérémonie commémorative qui nous réunit chaque année, ici, est celle du souvenir, de notre temps, la jeunesse passait vite, on y mettait dessus des croix, 1.500.000 morts en 52 mois.
Quelle famille ne conserve pieusement la glorieuse citation qu'épingle croix ou médaille, témoignage d'une bravoure qui a tout surmonté ?
Quelle famille n'a pas les chères et émouvantes reliques qui diront longtemps encore aux enfants et aux petits enfants, qu'il y eut chez eux quelqu'un de grand, un coeur indomptable, un héros ?
Et que dire enfin de ces lettres déjà jaunies peut-être, écrites sous l'averse de mort et de douleur et qui disent, qui proclament malgré tout, l'espoir, le courage, l'acceptation du sacrifice.
O morts, camarades qui avez marché à côté de nous dans les tranchées, ne craignez point que le recul des années fassent pâlir en nous, votre mémoire. Vous nous êtes aujourd'hui plus proches que jamais, parce que dans ces heures graves que nous traversons, nous éprouvons plus que jamais, le besoin de pencher notre anxiété sur vos tombes.
Ecoutez Messieurs, la voix de nos morts, ils passent en rafales ce matin, au-dessus de nous, ils nous crient :
Français, nous avons donné notre vie pour vous sauver, si vous voulez garder une paix solide et pleine d'honneur, réfléchissez, il est temps de refaire l'union.
Monsieur le Maire, Messieurs les conseillers municipaux, les familles dont les noms de leurs enfants sont gravés sur ces plaques de marbre et les anciens combattants, vous adressent par ma voix, leur reconnaissance d'avoir fait redorer leur glorieux nom.
Nous adressons aussi nos remerciements à Madame Verspieren pour son geste magnifique d'avoir offert la gerbe de fleurs au monument des enfants de Velles, nobles victimes de la guerre.
A.A.
Président des Anciens Combattants
de Velles
Ce texte est émouvant et témoigne de l'état d'esprit de l'époque :
"Mesdames, Messieurs,
Il y a aujourd'hui, 19 ans que toutes les cloches annonçaient sous le ciel brumeux de novembre, que dans l'occident sanglant et épuisé, la voix du canon venait enfin de se taire.
19 ans déjà ! Que de changements dans ce court espace de temps, que de tristesses et osons le dire que de déboires.
C'est avec stupeur à certaines minutes, nous anciens combattants que nous nous tournons vers ce 11 novembre chargé d'espérances.
Aujourd'hui, un vent de folie souffle à nouveau sur l'Europe. Des forêts de baïonnettes se hérissent partout, l'activité de l'industrie de la guerre est poussée à fond.
Préparerait-on un autre drame, plus épouvantable encore. L'avenir nous le dira, n'y pensons pas.
Mais pourquoi n'a - t - on pas cherché à faire la grande réconciliation après la guerre ?
Excusez moi Messieurs, de faire parler mes sentiments. J'ai fait la guerre, j'ai connu des jours atroces que je ne pourrai jamais oublier.
La cérémonie commémorative qui nous réunit chaque année, ici, est celle du souvenir, de notre temps, la jeunesse passait vite, on y mettait dessus des croix, 1.500.000 morts en 52 mois.
Quelle famille ne conserve pieusement la glorieuse citation qu'épingle croix ou médaille, témoignage d'une bravoure qui a tout surmonté ?
Quelle famille n'a pas les chères et émouvantes reliques qui diront longtemps encore aux enfants et aux petits enfants, qu'il y eut chez eux quelqu'un de grand, un coeur indomptable, un héros ?
Et que dire enfin de ces lettres déjà jaunies peut-être, écrites sous l'averse de mort et de douleur et qui disent, qui proclament malgré tout, l'espoir, le courage, l'acceptation du sacrifice.
O morts, camarades qui avez marché à côté de nous dans les tranchées, ne craignez point que le recul des années fassent pâlir en nous, votre mémoire. Vous nous êtes aujourd'hui plus proches que jamais, parce que dans ces heures graves que nous traversons, nous éprouvons plus que jamais, le besoin de pencher notre anxiété sur vos tombes.
Ecoutez Messieurs, la voix de nos morts, ils passent en rafales ce matin, au-dessus de nous, ils nous crient :
Français, nous avons donné notre vie pour vous sauver, si vous voulez garder une paix solide et pleine d'honneur, réfléchissez, il est temps de refaire l'union.
Monsieur le Maire, Messieurs les conseillers municipaux, les familles dont les noms de leurs enfants sont gravés sur ces plaques de marbre et les anciens combattants, vous adressent par ma voix, leur reconnaissance d'avoir fait redorer leur glorieux nom.
Nous adressons aussi nos remerciements à Madame Verspieren pour son geste magnifique d'avoir offert la gerbe de fleurs au monument des enfants de Velles, nobles victimes de la guerre.
A.A.
Président des Anciens Combattants
de Velles
D'un siècle à l'autre.......
La Troupe
« Festi'Velles » réinvestira le théâtre de verdure
des prairies de Velles, les 4-5-6-7 juillet prochains, pour
présenter la nouvelle édition du spectacle historique
nocturne : « Mademoiselle de La
Motte-l'Insoumise », dans le cadre du « Festi'Lumière
de Velles 2014 »,
(Tarifs-Billetterie-Réservations,
voir la rubrique liens de ce blog).
Contact presse 02 54 36 75 02
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