Archives du blog

mardi 1 avril 2014

1866. La loubatière, trente années d'innovations Saint-Simoniennes

La création en 2013 du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte- l'Insoumise », par la troupe Festi'Velles, dont le scénario se déroule en 1589, au sein d'une illustre famille aristocratique du village, les « de Boisé de Courcenay », a suscité un intérêt pour la connaissance et la promotion du patrimoine historique et culturel de Velles.

L'ouverture de l'« Atelier Histoire » répond à cette demande. L'objectif est d'animer quotidiennement ce blog par la publication d'articles dont la lecture permet la découverte d'un passé enfoui du village.

Dans un précédent article, nous présentions le bail de fermage établi dans ce domaine le 29 septembre 1843, par Madame Veuve Petit, patronne de la colonie Saint-Simonienne, installée à Vauzelles depuis 1833.

Aujourd'hui nous sommes dans ce même domaine, mais vingt trois années plus tard, le 16 juin 1866, lors de l'établissement d'un nouveau couple de fermier, Madame Germain Graison et Monsieur Charles Blondeau.

L'examen du bail, rédigé en détail par Madame Veuve Petit, permet de mesurer l'ampleur des expérimentations et des innovations agricoles conduite par ces disciples de Saint-Simon.

Le bail précise en introduction , l'existence d'un "fossé de conduite d'eau de Loubatière et de Lizatte à Bellevue" et qu'il s'agit d'un "bail à charge d'amélioration".

On peut y lire ceci :

"Le présent bail est fait les charges, les clauses et les conditions suivantes. Les parties s'obligent d'exécuter chacune en ce qui les concerne, les preneurs solidairement entre eux".

"Le présent bail étant accepté par les preneurs, comme bail à charge d'amélioration, le bailleur se réserve la direction absolue de l'exploitation, entendant n'être soumis pour sa culture à aucun des usages locaux ou généraux et continuer les améliorations entreprises depuis plus de trente ans".

"Il ne sera pas semé deux grains de suite, mais il sera fait au moins une recette fourragère entre les deux".

"Tous les fumiers seront conduits et couverts au fur et à mesure de leur production et employés à faire sur jachère le fourrage, racines, millets qui précèderont les blés".

"Les graines de trèfle, de raygras, seront semées dans les gros blés d'hiver, roulées et hersées. Les prairies artificielles ne seront pas pâturées la première année".

"Il sera semé dans les graines de mars ou avoines d'hiver de la graine de minette ou autres pour pâturage".

"Quelque soient les graines qui auraient été contrairement au dit assolement, semées en lieu et place de graines fourragères quelconques, le bailleur aura le droit de la faire faucher en vert pour la nourriture du bétail sans aucune opposition de la part des colons".

"Les preneurs devront avoir avec eux, deux bons et forts travailleurs, faute de quoi, le bailleur les prendra à leurs frais. L'un d'eux sera exclusivement occupé du soir des bestiaux".

"Les cours seront abondamment garnies d'ajoncs ou litière quelconque prise dans le domaine".

"Les marnières et carrières ainsi que le four à chaux sont communs à tous les domaines du bailleur"

"Le bailleur fera cuire telle quantité de chaux et conduira telle quantité de marne qu'il le jugera à propos".

"Le dit bailleur accomptera trente francs par hectare de betteraves bien plantées".

"Les preneurs joueront en bon père de famille, sans y commettre ni souffrir qu'il y soit commis aucune dégradation. Ils avertiront le bailleur dans un délai utile de tous les empiètements et détériorations qui pourraient y être faites, à peine d'en demeurer personnellement responsables".

"Les preneurs ne pourront mettre en culture, aucun prés et les tiendront nets d'épines, taupinières, ronces et herbes nuisibles et en bonne nature de fauche".

"Ils cureront et entretiendront les rigoles, le bailleur se réserve le droit de les faire tailler si bon lui semble et de surveiller l'irrigation qui devra être faite par eux. Le bailleur établira d'autres puits s'il le juge convenable, sans que les preneurs soient tenus de fournir pour leur ensemencement d'autres graines que celles de trèfle, minette et raygras".

"Ils relèveront les éboulements du fossé et entretiendront soigneusement les haies sans pouvoir la couper plus tard que le 15 février".

"Ils cureront les fossés des champs qui seront ensemencés en seigle et en froment".

"Ils ne pourront couper par pied ni cime, aucun arbre, vif ou mort, mais ils auront pour leur chauffage, le bois mort de serpe et l'élagage des arbres qui ont coutume d'être élagués jusqu'au deux tiers seulement de leur hauteur. Quant à ceux à haute tige, ils émonderont au pied, les arbres à fruits et autres".

"Ils souffriront que le bailleur passe avec chevaux et voitures, dans les endroits nécessaires pour l'exploitation et la vidange du bois, le tout sans indemnités".

"Ils devront avoir pour les bestiaux, les plus grands soins et ne pourront vendre aucune tête de bétail pas plus que faire de tonte de laine. La laine se partagera par moitié entre les parties, si l'une n'est pas débitrice de l'autre".

"Les dits preneurs devront employer toutes les pailles, tous les foins naturels et artificiels, à la litière et à la nourriture des bestiaux, sans pouvoir en vendre ni détourner pour quelque prétexte que ce soit".

"Les fumiers devront être sortis des bergeries au moins quatre fois par an";

"Les preneurs s'interdisent :
1/ d'avoir des chèvres
2/ d'envoyer les oies dans aucune prairie naturelle ou artificielle
3/ d'endommager les prairies en y envoyant des bestiaux quelconques, sans qu'elles soient suffisamment sèches".

"Les preneurs devront enlever avec leurs voitures, les pierres qui seront ramassées dans les champs et les déposer dans les endroits qui leur seront indiqués".


D'un siècle à l'autre..........
 
La Troupe « Festi'Velles » réinvestira le théâtre de verdure des prairies de Velles, les 4-5-6-7 juillet prochains, pour présenter la nouvelle édition du spectacle historique nocturne : « Mademoiselle de La Motte-l'Insoumise », dans le cadre du « Festi'Lumière de Velles 2014 »,
(Tarifs-Billetterie-Réservations, voir la rubrique liens de ce blog).


Contact Presse 02 54 36 75 02






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

articles les plus consultés