1833, l'arrivée des Saint Simonniens à Velles (Vauzelles)

Les Saint-Simoniens à Velles

C'est en 1833 que Madame Veuve Petit, née Marie Eloi Bouton, épouse de Nicolas Petit qui fut Président du Tribunal de Commerce de Meaux arrive à Velles.

Cette femme fortunée partage les idées saint-simoniennes et soutient financièrement le mouvement. Elle fréquente l'équipe dirigeante et en premier lieu le chef incontesté, le Père Barthélemy 
Prosper Enfantin, mais aussi le Père Bouffart dont elle sera proche.

C'est avec lui, qu'elle achètera pour un montant de 45.000 francs la propriété de Vauzelles sur la commune de Velles où ils ont l'un et l'autre, la volonté de mettre en pratique les idées saint-simoniennes, à savoir le bien être de la population par le progrès technique.

Les terrains achetés sont majoritairement incultes, brandes, forêts.
leur ambition est de les rendre fertiles par le développement des nouvelles techniques agricoles mises en avant, en particulier par l'école de Roville (drainage, fours à chaux, irrigation, diversification des cultures...).

A cette époque, le mouvement a été interdit par Louis Philippe, Prosper Enfantin, Charles Duveyrier et Michel Chevalier ont été condamnés à un an de prison. Les principaux membres essaiment 
en France mais aussi en Europe.
A l'issue de sa peine, Prosper Enfantin prendra la direction de l'Egypte, accompagné de nombreux disciples dont Alexis Petit, fils de Madame Veuve Petit, né le 25 avril 1805 qui après une jeunesse oisive et dorée subit" l' illumination saint-simonienne ".

Celui ci rejoindra Velles et sa mère à la fin des années 30 pour créer une colonie saint-simonienne dans le cadre d'un projet de ferme communautaire industrielle, mais nous aurons l'occasion d'y revenir....

Nous sommes début 1833, Madame Veuve Petit et le Père Bouffart deviennent propriétaires à Vauzelles officiellement  le 8 juin 1833.
En réalité, ils en ont la jouissance depuis le 1er janvier de la même année.

La lettre présentée au début de cet article est probablement l'une des premières à arriver à Vauzelles. Elle est écrite par Alexis à sa mère et datée du 14 janvier 1833. L'adresse est encore imprécise, en particulier dans l'orthographe de la commune qu'il confond avec le canton.

Le Père Bouffard décède subitement le 12 août 1833. Cette figure du mouvement saint-simonnien est enterré dans le jardin de la propriété de Vauzelles. Il perpétue ainsi le lien entre notre village et ce courant de pensée du 19 ieme siècle.

La famille Petit sera très impliquée dans la vie du village jusqu'au début du 20 ième siècle mais ceci fera l'objet de prochains articles.